Aujourd'hui, le soleil avait disparu derrière une épaisse couche de nuages gris. Au loin, l'orage grondait et la pluie n'allait pas tarder à venir à en croire l'odeur métallique et chaude que transportait le vent.
Nuage d'Encre rentrait au camp, la fourrure en bataille, la tête tournée vers le sol. Il sortait d'une séance d'entraînement plutôt rude, à s'exercer au combat. Ses méthodes défensives étaient de plus en plus au point, malgré quelques difficultés à surprendre son adversaire au corps-à-corps. mais l'apprenti était las et douloureux : les nerfs de sa patte brûlée semblaient être à vif. Nuage d'Encre trouvait ça étrange qu'elle le fasse toujours souffrir, mais au moins, les cataplasme à base de graisse et de sève du guérisseur parvenaient à l'apaiser.

Une fois à l'intérieur du camp, Nuage d'Encre jeta un coup d’œil vers le ciel et remarqua que des nuages noirs s’amoncelaient. En cette saison, les orage était fréquent, surtout avec les températures qui s'alternaient sans cesse. Mieux valait qu'il se dépêche dans ce cas.
Boitillant, Nuage d'Encre rentra dans la tanière du guérisseur et fut prit par les odeurs âcres et piquantes des herbes médicinales. Il fronça le museau, incommodé par cette odeur -qui lui rappelait son accident.
Il ne trouva pas la guérisseuse, mais son apprentie, Fleur de l'Aube. pas d'humeur à plaisanter ou à faire une farce à cause de la douleur, il signala sa présence d'un raclement de gorge et marmonna :

« C'est encore moi, j'ai besoin du même cataplasme que l'aut' jour. ma patte me fait mal. »

Nuage d'Encre avait tellement l'habitude de venir ici que le monde de la médecine n'aurait un jour plus de secret pour lui. Heureusement, il se plaisait dans le rôle de guerrier, il espérait juste ne jamais avoir à manipuler des plantes de sa vie.