Griffe d'Acier se leva de sa nouvelle tanière. Désormais, il l'a partager avec ses gueules poissonneuses, car leur territoire et le sien ne faisait plus qu'un. S'il avait lui et son clan le droit de venir sur le territoire du Clan de la Rivière, ces derniers n'en avait pas l'opportunité. Il s'étira longuement et fit rapidement sa toilette en passant sa grosse patte derrière son oreille. Depuis qu'il était arriver ici, il faisait de son possible afin d'éviter Nuage de Trèfle et Nuage de Lys. Ces deux apprentis étaient en réalité ses enfants, et leur mère était Fleur de Pluie. Il avait fait en sorte que Pomme de Pin, sa compagne et Nuage d'Eclipse, -sa fille qu'il avait enlevé- restent au camp pour ne pas que son secret soit découvert à son tour.

Il sortit donc du camp visitant un peu le territoire de la rivière. Il marcha lentement et profita de la beauté du paysage qu'il chérissait tant. Au loin, le Lieutenant entendit de l'eau qui semblait tomber frénétiquement dans une sorte de ravin, il s'approcha du bruit et remarqua qu'il se trouver près des chutes, à la frontière avec le Clan du Vent. Les rochers ont remplacé l'herbe sur les bords du ravin. En travers de la fosse, un arbre abattu sert de pont pour rallier les deux territoires. Il regarda se passage un moment avant de l'imprimer dans un coin de sa tête. C'était parfait pour tendre un piège à ses voisins des landes. Il se détourna ensuite pour chercher un coin où chasser.

Bien plus tard, alors que le soleil avait atteint son zénith, il arriva dans un immense endroit où des arbres, hors du commun possédaient des feuilles roses. Curieux, le Lieutenant grimpa à l'arbre et agita les branches pour regarder émerveiller comme un chaton qui sort de la pouponnière les magnifiques fleurs roses tombant doucement et gracieusement au sol. Il perdit rapidement l'équilibre et se rattrapa de justesse sur ses pattes. Lorsqu'il fut à terre, l'une des pattes lui faisait un mal de chien, il se la lécha avec précaution mais sa douleur ne disparut pas, ce qu'il lui faillait c'était les soins d'une guérisseuse. Si les femelles servaient bien à une chose s'était bien à cela, dorloté et chouchouté les mâles de leur petits bobos, et en se moment même, Griffe d'Acier avait bien besoin de la douceur d'une femelle.

Il rentra en camp en boitillant, et fit l'air de rien une fois qu'il avait franchit la barrière de roseau. Le Lieutenant sans gêne rentra ensuite dans l'Antre de Menthe Poivrée sans en demander la permission et s'allongea dans un nid confortable fait de mousse et de plume et tendit sa patte douloureuse en gémissant comme un chaton :


- Menthe Poivrée, vient me retirer mes épines dans ma patte, ça fait maaaaal.


Il posa ensuite sa tête contre sa patte et agita sa queue agacé par le faite de demander de l'aide à autrui, mais puisqu'elle était guérisseuse, il se calma aussitôt et la regarda venir, plongeant ses yeux bleu "innocent" dans les siens.

Le soleil était arrivé à son zénith et commençait doucement sa descente. Menthe Poivrée avait décidé de prendre une petite pause. Travaillant depuis minuit, elle en avait bien besoin. Cette nuit, de toute façon, impossible de trouver le sommeil, même si elle l’avait voulu. Une grande partie du clan de l’Ombre s’était invitée dans le camp de la Rivière, sur autorisation d’Etoile des Larmes. Menthe Poivrée était furieuse. Et c’était justement cette incapacité de faire quoi que ce soit qui la mettait hors d’elle.

La guérisseuse avait soigneusement finit de ranger ses tas de plantes et était sortie se chercher un petit truc à manger. Elle se prit une souris en esquivant les chats de l’Ombre qui se promenaient comme si ils étaient ici chez eux, et retourna s’asseoir devant l’entrée de sa tanière, du côté intérieur : ça lui aurait bien plus de prendre l’air à l’extérieur, au soleil, mais elle n’avait aucunement envie de croiser les regards des Ombreux. En étant à l’intérieur, elle espérait que personne ne viendrait l’embêter gratuitement.
- Menthe Poivrée, vient me retirer mes épines dans ma patte, ça fait maaaaal.

Griffe d’Acier avait fait irruption dans la tanière, sans s’annoncer ou même dire bonjour. La femelle, un bout de souris dans la gueule, le regarda s’allonger dans la litière réservée aux malades et/ou blessés, sans en demander l’autorisation ni même la permission. La queue de la guérisseuse fouetta l’air. Si la menace constante que représentait Etoile Sauvage n’était pas là, elle aurait montré à son lieutenant comment ça se passait ici. Elle serra les dents pour s’empêcher d’exploser de rage.
-Bonjour.

Si elle avait répondu autrement, elle se serait énervée. Elle prit une autre bouchée pour passer sa force sur un pauvre animal plutôt que sur le lieutenant ennemi. Car oui, même si Etoile Sauvage affirmait haut et fort que les deux clans étaient aussi unis qu’un seul, pour tout le clan de la Rivière, le clan de l’Ombre restait un ennemi. Toujours en restant allongée au sol, elle ignora Griffe d’Acier qui tendait sa patte apparemment blessée vers elle. Il se plaignait comme un chaton qui aurait trébuché sur une brindille et ça l’énervait.
--Comment tu t’es fait ça ?

C’était juste une parole pour lui éviter de s’approcher de lui. Elle voulait éviter de la soigner le plus possible. C’était bien la première fois de sa vie que ça lui arrivait. Ceci dit, c’était bien la première fois qu’elle avait l’occasion de soigner un envahisseur. Menthe Poivrée le regardait de travers, visiblement agacée et décidée à lui tenir tête. Elle ne connaissait pas suffisamment Griffe d’Acier pour avoir quelque chose contre lui, mais elle voyait bien que c’était un abruti en tout circonstance. Et ça lui suffisait.

- Bonjour. répondit-il t'elle.

Griffe d'Acier ne répondit pas, trop occupé à s'apitoyer sur son sort. Menthe Poivrée n'avait pas l'air de s'intéresser à lui, préférant finir son repas plutôt que d'aider son patient. Il grogna de façon à se faire attendre.

--Comment tu t'es fait ça ?

Le Lieutenant aurait bien répondu à cette question après avoir été soigné. Cette guérisseuse manquait complétement à son devoir ! Une chose dont elle allait devoir remédier, et rapidement. Griffe d'Acier tourna la tête en direction de l'entrée de la tanière d'un air grognon. Il ne pouvait tout de même pas relater son minuscule accident qui n'arriverait qu'aux apprentis. Il ne souhaitait pas mentir non plus, il m'avait ni envie de se justifier ni même d'en parler tout simplement. Pour lui, l'obligation d'un guérisseur était de soigner ses malades sans se posé de question. Par ailleurs l'astreinte de leur code leur dicter de venir en aide en chat blesser qu'ils soient d'un autre clan ou non.

Impatient mais, surtout souffrant, Griffe d'Acier se passa quelques coups de langue vifs autour des épines prises dans son coussinet mais ses muscles le faisaient encore souffrir.

- Tu comptes me faire attendre longtemps femelle ? Je t'ai dit que j'ai mal ! ça ne suffit pas ? Alors tu prends docilement tes herbes et tu viens me soigner.

Tonna t-il d'une voix rude. D'ordinaire, le Lieutenant savait se contenir et faire preuve d'un minium de tact dans ses paroles. Cependant, dans cette situation, souffrant presque le martyre, il en faisait plus attention aux impacts que pouvait avoir ses propos sur autrui. Si Menthe Poivrée avait su faire preuve de plus de tendresse et t'empathie à son égard, il aurait fait lui aussi des concessions de son côté. Griffe d'Acier tendit de nouveau sa patte ne bougeant pas de son nid de mousse. D'un mouvement sec de tête le Lieutenant indiqua à la guérisseuse du Clan de la Rivière sa réserve d'herbe en agitant le bout de sa queue comme l'enjoindre de se dépêcher.

Le matou grognait dans son coin, et semblait trépigner d’impatience –et d’agonie, très probablement- sur le nid qu’il s’était approprié. Menthe Poivrée prit la dernière bouchée de son repas, à grand regret. À présent, elle devait faire face à Griffe d’Acier, sans aucun moyen de l’ignorer sans paraître « trop impolie ». Pas que ça lui importe des masses ce qu’il pensait d’elle, ceci dit.
- Tu comptes me faire attendre longtemps femelle ? Je t'ai dit que j'ai mal ! ça ne suffit pas ? Alors tu prends docilement tes herbes et tu viens me soigner.

Menthe Poivrée se dressa sur ses pattes presque instinctivement. « Femelle » ? C’était peut-être la chose qui l’énervait le plus. Elle n’avait pas l’habitude qu’on lui parle comme ça, tout simplement parce que dans le clan de la Rivière, on ne parlait pas aux autres comme ça. C’était juste une question d’éducation.
Maintenant que la guérisseuse était debout face à lui, elle ne pouvait pas se rassoir, donc elle s’approcha de lui doucement, un regard tueur braqué sur lui. Elle était furieuse de son comportement, et ne se gênerait pas de lui faire savoir. Si elle craignait Etoile Sauvage de tout son être, son petit toutou stupide de lieutenant, lui, ne lui inspirait que la pitié.
-Déjà, on va parler poliment. Dans le clan de la Rivière, tout le monde sait comment ça se passe avec moi.

Bon, ce n’est peut-être pas spécialement entièrement vrai. A l’entendre, on croirait qu’elle était une personne affreusement exigeante. Ce n’était pas vrai. Elle voulait juste qu’on la respecte, et depuis qu’elle était guérisseuse, elle n’avait jamais eu à se plaindre –pas que ça soit son style non plus, d’ailleurs.
Menthe Poivrée estimait mériter le respect. Tout le monde le lui avait accordé jusqu’ici, et elle ne se laisserait pas faire par une petite brute dans le genre de Griffe d’Acier.
-Je ne suis ni ton esclave, ni ta femelle, c’est compris ?

Et elle ne le soignerait pas. C’était comme ça.