Le ciel était noir. Il faisait nuit. Ne trouvant pas le sommeil, le nouveau lieutenant du Clan de l'Ombre se leva. Fier d'être arrivé à ce post après tant d'effort. Son mérite et sa gloire avait atteint son apogée. Mais il ne pouvait pas être entièrement satisfait, cette popularité avait alimenté son désir d'être Chef. En sortant du camp, il se fit saluer par celui qui était de garde cette nuit. Il répondit à son signe par un brève mouvement de queue. Bientôt, ses guerriers seraient obligés de s'incliner à chacun de ses passages. Il s'y voyait déjà. Lui, sur le promontoire, et les autres, tête basse, corps sur le sol, les yeux baissaient, avec l'odeur de la peur régnant sur le camp.

Les effluvent des sapins et des marécages lui procura une incroyable sensation de confort. Tout cela lui appartient en partie maintenant. Il se dirigea vers la Clairière, un parfait terrain de chasse. Son pelage sombre grisé se remarqua à peine dans la nuit noir. Il se tapit parmi les hautes herbes, scrutant un mulot qui avait entendu un moment avant de sortir de son terrier. Le danger éloigner, il sauta sur une noix et s'apprêta à repartir. Griffe d'Acier banda ses muscles, prêt à bondir. Une chouette qui volait en silence au dessus de lui fut plus rapide. Fou de rage, il se rua sur le volatile, les griffes à découvert. Ses deux lames d'acier se fondit sur l'oiseau nocturne qui tomba dans un bruit fracassant, perturbant le silence de la nuit. Le lieutenant du Clan de l'Ombre afficha un regard triomphal à glacer le sang. Bien que ses camarades ne mangeait pas de chouette, personne ne refuserait un bon repas. Et puis, ce stupide animal avait toute de même saisit la proie qu'il avait vu et traquer en premier. Personne ne devait se mettre sur son chemin.

Il délogea le mulot emprisonné entre les serres de l'oiseau nocturne, puis il l'enterra ainsi que ce dernier. Il serait fier de rentrer au camp avec la chouette. La curiosité des chatons allaient s'éveiller et tous voudraient, à coups sur lui ressemblait. Griffe d'Acier s'entrepris de délogé seul, les plumes accrocher à ses griffes. Il ne prêta guère attention à la masse de plume qui fondait derrière lui baignant dans le propre sang de sa "victime".

Le lieutenant de l'Ombre continuer d'avancer dans interminable manteau sombre de la nuit. Il ne fit pas attention aux odeurs, car s'il l'avait fait, il aurait découvert la présence d'une de ses camarades qui chasser elle aussi à cet endroit.

"Après avoir fait fuir ma proie tu pourrais au moins avoir le courage de te montrer, chat."

Qui était aussi bête pour lui parler de la sorte ? Le chat en question ne devait pas savoir que c'était lui, sinon, elle aurait citer son nom. Griffe d'Acier suivit la direction du bruit et répondit sur le même ton :

- Mon lieutenant serait un terme plus convenable pour me désigner.

Il s'assit en face d’Écaille de Sirène, -plus loin- car c'était elle qui avait balancer ses paroles, et garda ses prunelles bleues claires dans les siennes. Se tenant droit, il ne savait ce qu'il voulait. Des excuses peut être ? En tout cas, il était certain que cette soirée allait être palpitante en tension. Autant avouer que ce "projet" ne lui déplaisait pas.

La femelle ne quitta pas son regard. Cette ténacité lui plaisait, malgré qu'il aurait tout de même plus apprécier un geste de respect, ou de soumission, ces deux termes revenaient au même pour lui. Il s'était imposée cette "mission" comme un défi, la femelle sera bientôt courbée à la moindre de ses paroles.

"Je pense que Griffe d'Acier sera suffisant, à moins que ton poste ne te montes a la tête, mon très cher lieutenant. Toi qui doit-être si occuper a t'occuper du clan, que fais-tu a une heure pareille a te promener en pleine nuit ? Car s'en vouloir être offensante, je n’espérais croiser personne, et la tu me déranges. "

Les paroles ironiques de la minette le fit sourire. Il était le roi à ce petit jeu là. Déjà, il savait ce qu’Écaille de Sirène ne voulait pas. Qu'il reste. Etant donné que sa présence la déranger, il allait s'assurer de faire le contraire de ce qu'elle désirait. Le matou se leva et entra dans "l'espace personnel" de la minette. Allant même jusqu'à tourner un moment autour, tel un lion famélique, affamé devant une gazelle, puis, il lui posa sa queue sur l'épaule et afficha un air désolé. Ce qui dans cette situation fut complètement ironique.

- Ow comment ça une chasseuse qui fait filer sa proie à cause de son mééééchant Lieutenant devient agressive ? Quand on est expérimenté on sait paré ce genre de truc.

Il me répondit pas à sa question rhétorique. Après tout un lieutenant qui avait fini son travail n'avait pas besoin de la permission de quiconque pour avoir le droit de sortir du camp et de chasser un peu pour se détendre ? Et si la femelle était assez stupide pour qu'il lui explique ses droits, c'était pas gagné d'avance, pas étonnant qu'avec un QI pareil, madame laisse échappé sa proie. Pathétique. Lui, il avait bien sut tuer une chouette qui avait tenter de voler sa proie, alors pourquoi elle, n'arriverait t'elle pas à rattraper une minuscule souris qui avait filer ? C'est simple, dans son esprit, elle était faible. Ce qu'il ne savait pas, c'était qu'il devait évité de sous estimé ses camarades. On pouvait avoir bien des surprises.

A peine eu t-il eu le temps de rétorquer qu'Ecaille de Sirène se jeta sur lui, folle de rage et le plaqua au sol de toute ses forces, il aurait pu, s'il l'aurait voulu inverser la polarité et la femelle se serait retrouver en dessous au lieu d'être au dessus comme en ce moment. Mais la situation le réjouissait, la femelle était en tord. Elle avait plaqué son lieutenant, agressé son camarade physiquement. Ce sujet serait un parfait contexte de chantage. Une lueur amusé dansa dans ses prunelles.

" Si j’étais une incapable, penses-tu vraiment que j'aurais réussi a te mettre a terre Griffe d'Acier, ne me parle pas comme a ton apprenti, je sais ce que je fais et ce que j'ai a faire. Et ce n'est pas toi qui viendra dicter ma conduite." lâcha t-elle devant son museau, il lui souffla dessus amusé, puis elle s’écarta de quelques mètres, comme pour reprendre ses esprits.

Griffe d'Acier se releva doucement et se lécha le dos, sans lâcher de regard sa camarade qui semblait bien embarrassé de cette situation. Avec une telle action sur son lieutenant, la punition pouvait en être fatal, comme être exilé du Clan. Et cette solution effrayé la jeune chatte, bien qu'elle soit trop fière pour l'avouer.

"Mes actes n’étaient pas digne d'une guerrière, mais mes actes sont à la hauteur de tes paroles Griffe d'Acier, j'assume ce que je viens de faire. Maintenant si tu le veux bien, j'aimerais retourner chasser, entre les entraînements et la patrouille, je n'ai pas eu le temps de manger." fini t-elle par dire.

Oh mais ses paroles étaient t-elle de la flatterie pour se faire pardonner ? Se rattraper ? Elle semblait bien abattu, et Griffe d'Acier allait se nourrir de sa faiblesse et la faire chanter quand il en aurait besoin, dans n'importe qu'elle occasion. Le matou se posta près d'elle et lui remis sa queue sur son épaule. Prenant un faux air de compassion il gémit :

- Ses paroles me réchauffe le cœur, pour une fois que tu peux avoir raison. Tu voudra bien réparer la terrible faute que tu as commise en me laissant t'accompagner, après tout.... Tu as mis ton lieutenant au sol.

Ses dernières paroles s'accompagnèrent d'une murmure indissociable de son sourire qui déforma sa cicatrice, renforçant les traits de son visage. Que pouvait-il avoir de plus insupportable que de se coller un être détester à travers les pattes ? Griffe d'Acier devina que sa proposition imposée n'allait pas être apprécier de son interlocutrice. Tant mieux. Le lieutenant pourrait même aller jusqu'à faire fuir les proies exprès pour tester sa patience ou ses capacités, après tout, une guerrière qui ne savait pas contrôler ses impulsions, ni avoir un rang de chasse aussi élever qu'un novice débutant son apprentissage était t-elle digne d'être compter parmi les rangs du plus puissant des Clans ?

Sans mot dire la guerrière lui tourna le dos et repris sa chasse. Pauvre âme sensible, maugréa t-il dans sa tête. Décider à lui chercher des puces, Griffe d'Acier s'entrepris de marcher lui plus bruyamment que possible à travers toute la forêt. Même les bipèdes auraient pu l'entendre arriver. Il n'hésita pas à faire exprès de marcher de travers pour aller s'écraser sur Écaille de Sirène, ni même de parler à voix haute. Le lieutenant se lassa lorsqu'il remarqua que ses provocations n’atteignit pas sa camarade. Il soupira, ronchon sa "défaite", et frappa le sol, rageur. Bon, puisqu'elle était trop concentrée pour le remarquer, autant attendre qu'elle finisse sa chasse, après, elle lui partagerait un bout de sa traque. Normal après tout, elle lui devait bien ça.

Tapi dans l'herbe, elle réussit à bondir sur une souris. Griffe d'Acier soupira impatient. Il commençait à vraiment s'ennuyer cette fois-ci. Pour passer le temps, il s'imagina rentrer au camp avec sa chouette expliquant qu'il avait dut la tuer car l'oiseau voulait lui voler sa proie. Les plus jeunes en seraient émerveiller quant aux plus vieux, il le trouverait audacieux.

Écaille de Sirène revient très de lui quelque instant après en lui demandant si il avait faim. Il hocha la tête et la suivit sans lui laisser une quelconque espace d'intimité, allant même jusqu'à coller sa fourrure contre la sienne. Il prit la souris entre ses griffes et, de ses crocs en déchira la chair. Il mangeait sans aucune élégance, comme un rustre, prenant sa camarade comme un arbre sur lequel il pouvait s'allonger contre.

Sans prendre la peine d'enterrer ses ossements, il s'étira de tout son long et bailla bruyamment à s'en détacher la mâchoire avant de s'élancer à nouveau vers Écaille de Sirène, tel un chaton impatient qui ne demande qu'à sortir de la pouponnière à sa mère.


- Dis tu me gratte le dos ?


En réalité le bas de son dos le grattait vraiment, il était près à s'en arracher la fourrure. Le lieutenant avait sans doute du attraper un petit parasite dans les hautes herbes pendant qu'il chasser ou qu'il empêcher sa camarade de chasser. Y n'empêche qu'il ne pouvait pas atteindre cette zone avec ses pattes. Bon, avec ses crocs en se retournant peut être. Mais c'était tellement plus agréable quand les autres le faisait à sa place. De plus, on disait souvent que les femelles avaient l'instinct maternel et que les mâles étaient un peu vu comme des chatons. Elle ne résisterait pas à son charme c'était certain ! Et puis, si Écaille de Sirène refusait sa requête, il pouvait soit la tourner en ordre, soit commencer son chantage.

L'air surpris de la chatte réjouit Griffe d'Acier. Elle ne pouvait lui refuser ce qui lui demandait. Les femelles aiment jouer les mamans avec les mâles, tout comme les mâles aiment jouer les enfants avec femelles. Cette affirmation était réellement vrai. Écaille de Sirène lui avait demander de s'allonger un instant d'un ton plutôt appréciable. Il obéit, et se laissa caresser le pelage par cette chatte. Il se retient de jubiler comme un euphorique, il avait tout de même un dignité à tenir. Sa camarade s'entreprit ensuite de lui retirer ses puces et ses tiques et se servant seulement de ces crocs et de ses pattes pour tenir son épaisse fourrure. La sensation de ses douces pattes posées sur son imposant corps lui procura un bien être qu'il ne put ignoré. De plus à chaque parasites enlever, de temps à autre, lorsqu'il saignait, Écaille de Sirène lui lécher l'endroit en question. Il était bien trop fier pour la remercier de ce geste. Cependant, il aurait voulut que cette instant dure toujours. Malgré qu'il soit froid et cynique, il apprécier qu'on s'occupe de lui et qu'on le chouchoute.


"Voila, je pense que tu n'as plus rien."

"Je pense" ? Il fallait être sûr! Il grogna, mécontent que son confort n'est pas durer plus longtemps. C'est tout ce qu'elle répondit avant de s'allonger a son tour dans l'herbe, la tête entre ses pattes, les yeux clos, le vent soulevant doucement son pelage. Comme un gamin capricieux, Griffe d'Acier se leva et s'allongea sur le corps de la minette sans pour autant l'écraser avec son poids. Il tenta de ce faire le plus léger possible. Bon, il ne devait pas abuser de son pouvoir, les limites étaient à placer pour ne pas se transformer en Tyran et pour ne pas salir l'image qu'on avait de lui. C'est-à-dire un chat imposant, froid, et mécontent. Un chat que l'on devait éviter. Mais quand il s'agissait de petit massage, rien ne l'arrêter.


- Encoooooore


Demanda t-il. Non pas sur un ton autoritaire, mais sur un timbre plus doux, presque amical. Lui-même ne s'était pas reconnu dans cette prestation. Un petit souffle venu du vent, lui ondula légèrement le pelage, lui donna des traits plus fins, plus délicat. Heureusement qu'aucune flaque d'eau lui permettait de voir son visage, il en serait renfermé à vie.