Comme tous les matins, le petit chaton matinal était debout aux aurores. Petite Edelweiss et Petit Fleuve étaient eux aussi debout. Ils commencèrent directement à faire la bagarre en sortant leurs petites griffes et leurs petits crocs. Petit Chêne faisait bien attention à ne pas faire mal, mais ses amis n'en faisait pas autant. Les deux meilleurs amis poussèrent d'un coup gigantesque leur ami sans prendre compte de la force qu'ils avaient tous les deux. Le chaton tigré fut projeter près de la rivière. Il était sur le point de tomber, lorsqu'ils arrivèrent pour le tiré de là. Mais c'était trop tard, il venait de tomber dans l'eau glacial. Il était envoyé sous l'eau mais réussi tout de même à reprendre des goulées d'air. Son dos se fracassa contre un rocher puis il s'y aggripa et resta immobile un moment avant d'entendre sa soeur et son meilleur ami aller chercher de l'aide vers la pouponnière. C'est à ce moment que le petit fut pris par la peau du coup. Il ferma les yeux et espérait que ce ne soit pas le clan des Étoiles ?

Nuage des Tropiques se dirigea vers le soleil levant, qui se trouvait un peu au dessus de l'horizon vert, rempli d'arbres dénués de feuilles. Une brise glaciale balaya l'air et fouetta l'apprentie-guérisseuse de plein fouet. Par le clan des Etoiles, qu'est-ce qu'elle détestait cette foutue saison. Il faisait froid, froid ... Il avait neigé quelques jours avant quelques centimètres et Nuage des tropiques craignait beaucoup pour la survie des plantes médicinales. C'était sa première saison des Feuilles Mortes en temps que novice, et elle avait tout de même déjà entendu comment cette saison détruisait les plantes. Et même les proies. Là, ce qui intéressait la novice, c'était surtout les plantes. Il fallait qu'elle se dépêche avant que le gel venu avec les neiges détruise tous. Parce que c'était justement en cette saison que les maladies attaquaient, comme des lâches, les chats devenus un peu faible. Le mal-vert n'était pas très loin non plus. Ça allait être la première saison d'hiver en tant qu'apprentie-guérisseuse et le défi n'en sera plus gros. En marchant, Nuage des Tropiques récapitulait les noms des plantes dans sa tête. «Herbe à chat pour le mal vert, miel contre les maux de gorge, graine de pavot pour mieux dormir, ...» Elle avait peur d'oublier tout ça, pourtant, en cette période, elle avait besoin de ne pas paniquer si elle voulait aider son clan. Ce matin, elle avait justement prévu d'aller chercher des remèdes avant que le gel le fasse à sa place. Elle se dirigea vers la rivière pour y chercher un peu de menthe. Elle entendait trop souvent des éternuements dans les autres tanières, que ce soit dans la pouponnière ou la tanière des guerriers. Elle regarda où elle posait ses coussinets noirs car les pierres le long de la rivière étaient fort glissantes. Elle essaya de repérer les pousses vertes à l'odeur si caractéristiques. Une nouvelle brise la frappa. Il faisait froid.

Soudain, elle entendit un plouf sur le coté et elle tourna la tête vers le bruit. Sur plusieurs queues de renard en aval, elle vit trois chatons. Deux étaient sur la rive, à moitié paniqués. Le troisième était dans l'eau en train de se débattre. N'attendant pas que les secondes passent, elle se dirigea, courant malgré le risque de chute, vers l'endroit où était le chaton. Le courant l’entraînait rapidement et Nuage des Tropiques hésitait sur le fait de courir plus vite malgré le risque de chute. Elle vit que le chaton avait réussi à se raccrocher à un rocher, elle courut rapidement sur trois queues de blaireau et attrapa le chaton par la peau du cou avant qu'une vague plus forte que les autres l'entraîne loin dans la rivière. Elle avait assisté qu'à la fin de la scène mais la chute dans l'eau glaciale n'avait sûrement était qu'un accident. Un accident qui pouvait le rendre très malade, à défaut de pouvoir attraper le mal blanc puis vert. Elle décida de le ramener à la tanière de Menthe Poivrée qui était un endroit bien plus chaud. Elle le rapprocha de son poitrail pour augmenter la chaleur corporelle du chaton en espérant qu'il irait bientôt mieux. Une fois arrivée, elle le posa dans une litière abondante en mousse et miaula :

« Ça va Petit Chêne ? Tu m'entends ? »

Petit Chêne partait dans tous les sens dans l'eau. Attraper par la peau du cou, il ne compris plus rien. Il crut que c'était bien le Clan des Étoiles qui le tirait vers le ciel poir l'emporter avec eux. Mais il ne voulait pas mourir. Il avait peur, tremblotant. Ensuite, il sentit un corps chaud près de lui. Une odeur su Clan de ma Rivière l'enveloppait. Mais qui était-ce ? Par un chat qui le prendre de chez lui en tout cas. Il fut déposé dans un nid douillet où il se recroquevilla rapidement pour se réchauffer de son bain glacial. Une voix lui demanda comment il allait. La seule réponse qu'il envoya au début ce fut de légers toussotements assez régulier pour régurgiter l'eau qu'il avait avaler. Il répondit enfin.

- Oui, merci. dit-il grelottant.

Il se releva et se mis sur ses quatre pattes puis fini par retomber. Et recommença sans succès jusqu'à ce qu'il réussisse en explorant les alentours.

- C'est grand. admira-t-il suivit d'un bâillement.

Il pressa son corps gelé contre celui de Nuage des Tropiques pour chercher du réconfort.

Nuage des Tropiques regarda le chaton devant elle un peu paniquée. Il était vivant au moins ? Une chute glaciale dans la rivière pouvait rapidement mener à la … Oh non, il ne valait mieux pas y penser. Elle fut contente de le voir bouger. Merci ô clan des Étoiles ! Elle essaya de se remémorer ce qui se venait de passer. Tout avait été si soudain. Elle avait vu trois chatons jouer au bord de la Rivière – ces fichus imprudents ! - et évidemment, ce qui devait se passer passa ! Le chaton était tombé dans la Rivière. A cet âge là, sans mentor pour tout nous apprendre, on ne savait pas du tout nager. Si elle n'avait pas été là, il serait au fond de la Rivière … L'apprentie-guérisseuse essaya de chasser ses sombres pensées en regardant Petit Chêne remuer. Tout allait bien. Pourquoi se poser des questions ?

Malgré tout, Nuage des Tropiques restait anxieuse. Elle restait toujours sur une même phrase : « Si je n'avais pas été là ... ». Elle se sentit un peu hésitante. Même tremblante. Mais une fois arrivée dans la tanière de son mentor, elle fut rassurée par la douce ambiance qui y régnait. Tous ces remèdes … Cette remède était sans aucune hésitation celle qui embaumait le plus de tout le camp. Il y avait tellement de remèdes qu'il fallait avoir la truffe bouchée pour ne pas sentir, ne serait-ce, la moindre odeur. Elle reconnaissait l'Herbe à chat, très douce comme odeur. Et la tanière en étant garnie trop fois plus que d'habitude à cause du mal vert qui rodait, à l’affût, prêt à attaquer. Est-ce que Petit Chêne pourrait attraper le mal vert à cause de sa chute dans la Rivière ? Le chaton miaula :

- Oui, merci.

Il avait répondu. Il était ''assez en forme''. Elle remercia ses ancêtres puis reporta son attention devant elle. Petit Chêne. Elle hésitait à le gronder tout de suite et fermement pour ce qu'il venait de faire. Quand on est pas encore apprenti, on ne sort pas du camp ! Et on s'approche encore moins de la Rivière qui est complètement glaciale. C'est un coup à chopper une maladie digne de ce nom, et on avait pas besoin de ça. Les remèdes commençaient à manquer. Si pour l'Herbe à Chat, une véritable razzia avait été prévu pour en trouver assez pour subvenir tout l'hiver mais pour les graines de pavots … Celles-ci manquaient car Nuage des Tropiques ne comptait plus le nombre de chat qui avait du mal à dormir. Elle devait aussi peut-être se montrer compréhensive ?

Mais avant tout, la novice devait vérifier que le chaton ne courrait aucun danger. Elle leva la truffe et huma l'air : Menthe Poivrée n'était pas là. Crotte de Souris ! Elle aimait pas travailler – ou opérer – sans le regard rassurant de Menthe Poivrée. Et si jamais elle se trompait ? Et si jamais elle utilisait de la Bourrache à la place du Souci. Elle respira calmement. Elle pouvait le faire, elle était apprentie-guérisseuse. Allant sur ses 10-11 lunes, elle avait assez de connaissances. Elle avait aussi les bases en chasse et combat, mais ne les utilisait pas. Elle pouvait soigner un patient, non ? C'était son travail. Elle jeta un coup d’œil aux remèdes qui étaient dans la façade de la tanière.

- C'est grand.

Nuage des Tropiques regarda étonnée le chaton. Il s'était déjà mis à vagabonder dans la tanière. C'était vrai que c'était grand mais il ne devait pas bouger. Elle ne pouvait pas vraiment lui reprocher tout ce qui s'était passé et le besoin d'explorer un peu. Mais il devait trembler de fois. Il se serra contre elle pour retrouver de la chaleur et Nuage des Tropiques ne pouvait que comprendre le froid qui devait circuler en lui. Elle en profita pour vérifier qu'il n'avait aucune blessures : en se cognant contre des rochers pointus par exemple. Après avoir vu aucune chose de grave, elle continua d serrer le chaton contre elle.

Après l'avoir un peu réchauffé, elle murmura :

« Remets-toi dans la litière, je vais te chercher des remèdes. »

Petit Chêne ne pensait pas que la tanière des guérisseurs étaient aussi grande. Comparé à la pouponnière, il y a presque deux queues de renard de plus ! Dans la tanière des chatons et des reines, il n'y avait presque plus de place. Il y avait trop de chatons entre Petite Loyauté, sa meilleure amie, Petit Fleuve, son meilleur ami, Petite Edelweiss, sa petite sœur. Il repensa à la fois où il avait emmener Delta avec lui. C'était à cause de sa sœur qu'il avait fait ça. Mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Elle l'aimais et il le savait. De plus, il ne regrettait pas de l'avoir fait venir avec lui. Il était si sympathique. Même à sin arrivée, les trois chatons restaient collés ensemble te ne se séparaient pas. Maintenant qu'il a presque six lunes et qu'il aura bientôt son baptême, il laisse plutôt les deux chatons ensemble et va vers Petite Loyauté. Eux, ils jouent toujours ensemble. Ils s'amusent comme ils peuvent. Alors que ce matin elle dormait, il avait fallut que son meilleur ami et sa sœur l'entraîne vers la rivière. Il était tomber dedans mais ne sentait rien prit. Aucune égratignure. Plus de leur que de mal jusqu'à ce que Nuage des Tropiques arrive et le sauve. Il était reconnaissant envers elle. Il s'était collé à elle pour recevoir de la chaleur de sa part. Il était presque rétabli.

« Remets-toi dans la litière, je vais te chercher des remèdes. »

Petit Chêne n'avait pas envie de la lâcher. Il l'admirait déjà un peu et ne voulais pas qu'elle parte. De plus, ça aurait été amusant de découvrir la tanière. Il y avait tellement de remède. Mais Petit Chêne obéit sans ronchonner. Il recula et s'asseya sur la litière. Il fini par se coucher. Sa tête lui tournait. Il ferma les yeux, et les entrouvrit. Il semblait déjà mal en point. Très mal, et encore plus lorsqu'il toussota. Il émit un miaulement de souffrance et s'étouffa en voulant éviter de tousser. Ça lui faisait mal à la gorge. Il trembla de froid. Il leva la tête et regarda Nuage des Tropiques.

« Je peux venir t'aider ? »

[

Nuage des Tropiques regarda le petit chaton. Il semblait tout faible, tout petit. Si fragile … Elle eut l'impression qu'il se retenait de quelques chose, mais finalement, comme elle le lui avait demandé, il s'était remis dans la litière pour se réchauffer. L'apprentie-guérisseuse était contente de voir que Petit Chêne reprenait vite des couleurs. Il s'en remettait plutôt bien. Ici, les litières données aux patients étaient stockées dans un endroit à l'abri complet du vent donc réchauffaient toujours les heureux occupants. Elle le regarda. Qu'il le veuille ou non, il allait devoir rester dans la tanière de Menthe Poivrée et elle pendant un bon bout de temps avant de ressortir, sinon, il était bon pour un rhume. Il devrait rester là jusqu'à elle en juge bon de le laisser realler à la pouponnière. Mais avant tout, ce qui était sur et certain, c'était qu'elle devait lui chercher des remèdes pour le soigner.

Elle chemina vers un bout de la tanière, assez petit mais au moins, à l'abri du vent et dévisagea les feuilles de couleurs devant elle. Elle devait un peu près toutes les connaître. Il y avait peut-être celle-là, aux couleurs vermeilles dont le nom lui échappait, mais elle reconnaissait assez bien les autres pour la plupart. Les graines de pavots, les toiles d’araignées … qui n'étaient pas une plante pour ces dernières. Nuage des Tropiques n'aimait pas récolter les toiles de ses animaux bizarres : cela lui donnait la frousse. Mais les autres remèdes étaient faciles à récoltes : il fallait juste tirer la plante vers soi et la ramener ici. Si jamais il y avait plus facile, c'était peut-être les baies. Il fallait juste les toucher, et sous la ''puissance'' de cette action, elle retombait. A chaque fois qu'elle passait devant les remèdes, elle essayait de les mémoriser une nouvelle fois.

Elle entendit Petit Chêne tousser derrière elle. Sa gorge était sans doute irritée à cause de l'eau sale qui avait ingurgité. D'ailleurs, il avait déjà recracher l'eau avalée. C'était bien. Elle n'aurait pas à lui donner du mille-feuille pour faire ce boulot, ainsi, elle ne gaspillerait également moins de remèdes. Derrière elle, le chaton s'était arrêté de tousser. Uhm … C'était moins grave que ce qu'elle pensait. Le petit avait eu de la chance, chance qu'elle soit là, chance que le clan des Étoiles soit là pour veiller sur son chemin. Elle remercia une énième fois ces ancêtres de veiller ainsi sur le clan. Qu'ils soient loués ! La petite, en tant qu'apprentie guérisseuse, faisait très attention aux rites pratiqués avec le clan des Étoiles et leur vouaient une confiance absolue à ces ancêtres. Ils détenaient le savoir et le destin de leur vie, de sa vie à elle entre leur patte.

« Je peux venir t'aider ? »

Bah il se sentait rudement mieux le petit. On avait du mal à croire qui s'était noyé à peine il y a une demi-heure. Il paraissait totalement en forme. Sa réplique fit tout de même sourire l'apprentie-guérisseuse. Pour une fois qu'il y avait une personne qui ne disait pas que les guérisseurs étaient tous des nuls, ça changeait agréablement. Finalement, sa patte se tendit qu'un seul coup vers une petite plante. Elle avait trouvé ce qu'elle prendrait pour finir complètement de soigner Petit Chêne. La chaleur et le temps ferait ce qu'elle ne pouvait accomplir pour terminer cela. Du pas d'âne. La plante prise était du pas d'âne. Cela aiderait Petit Chêne à calmer la toux. Le reste, il le ferait tout seul. Elle se surpris à penser qu'elle se sentait bien en sa compagnie : il était tellement mignon. Elle se rapprocha vers elle et miaula chaleureusement en lui tendant une feuille de pas d'âne.

« A part ranger, je n'ai pas vraiment de chose à te proposer … Mais déjà, avale un peu de ça. Ensuite, si tu veux, je te fais visiter ici. »

Petit Chêne regardait la femelle chercher un remède pour le jeune chaton. Il la vit enfin arriver avec une sorte de feuille bizarre. Mais qu'est-ce que ça pouvait bien être ? Le jeune mâle ne connaissait pas les plantes, il était donc dur pour lui de savoir ce que c'était. Nuage des Tropiques lui demanda de manger ceci. Il le prit avec sa petite patte brune et ses coussinets roses puis il mâcha bien et l'avala. Il fit une petite grimace. Cette plante n'était pas la meilleure qu'il eu goûté de sa vie. Enfin, c'était la seule qu'il avait goûté depuis sa naissance. Mais il était sûr qu'il trouverait bien un jour une plante meilleure que celle-ci. L'apprentie-guérisseuse lui proposa de visiter avec elle. Mais vu qu'avant elle avait dit qu'il n'y avait qu'à ranger, il refusa la balade.

« Non, je préfère ranger avec toi ! »

Le petit était déjà sur ses quatre pattes et attendait avec impatience la réponse de la femelle. Il voulait tant l'aider, et il espérait qu'elle accepterait.

|| HRP : Un peu petit, désolé ||

En regardant Petit Chêne, Nuage des Tropiques eut l'impression de faire un énorme bond dans le passé. Il y a environ cinq ou six lunes, elle avait son âge. Dans la pouponnière, la chatte noire avait toujours été obéissante, ne s'attirant jamais aucunes bêtises. La chatonne exemplaire quoi. Petites Tropiques … Ses yeux ambrés avaient toujours pétillé avec un côté espiègle, mais elle avait été relativement calme. Les six lunes passées dans la pouponnière semblaient loin maintenant, pas le droit de sortir, toujours collée au reines, c'était le passé ça. Tout était si différent maintenant. Elle n'aurait jamais pu l'imaginer.

Déjà, la jeune chatte avait choisi un autre chemin que ses camarades. Elle ne voulait pas terminer sa vie en combattant ou en chassant. D'ailleurs, en choisissant la voix de la guérison, ça augmentait considérablement sa durée de vie car elle ne terminerait pas celle-ci en combattant. Si elle avait la malchance, par contre, de rencontrer un blaireau ou un renard, c'était autre chose. La voie de la guérison dallait son chemin sur l'avenir. Elle deviendrait guérisseuse comme Menthe Poivrée. Un jour, ça serait la guérisseuse du clan. Elle serait dans la lumière des étoiles. Mais ça ne serait pas pour maintenant.

Nuage des Tropiques avait, lors de sa première sortie hors du camp une fois les yeux ouverts, directement débouché sur la tanière de Menthe Poivrée. Tanière qui était toujours à elle d'ailleurs. Mais aussi à la novice aux yeux ambrés. L'odeur des plantes l'avait attiré jusqu'ici et ses yeux s'étaient écarquillé devant la féerie du moment. Comme frappée par un éclair, la jeune chatte avait eu la volonté de suivre cette voie. La guérison, le clan des Étoiles, tout ça quoi. Devenir apprentie-guérisseuse sous Menthe Poivrée avait été un grand rêve qui s'était réalisé lors de son baptême.

Apprentie, elle avait toujours gardé ce calme et cette timidité naturelle. La jeune chatte était restée un peu au même stade de chaton, peur des clans ennemis, peur de perdre quelqu'un de proche, peur de ne pas réussir. C'était justement en ce moment qu'un changement commençait à apparaître en elle. Elle prenait plus d'assurance. Elle e sentait plus sure d'elle. Beaucoup plus. Elle avait également grandi de plusieurs centimètres. La Nuage des Tropiques de maintenant n'était plus exactement la même. Elle se sentait plus forte, mais pas forcement physiquement, elle se sentait plus forte mentalement.

Enfin, elle devait encore travailler pour réaliser son souhait : devenir guérisseuse. Elle commençait à connaître correctement le nom des plantes. Il lui manquait juste beaucoup de pratique. Les malades ne tombaient pas du ciel ! Mais pour la théorie, elle en avait pleins la tête. Ceci était pour ça, ceci contre ça. En tant qu'apprentie-guérisseuse, elle visitait également les anciens beaucoup plus souvent que les autres apprentis, de surplus avec de la mousse et de la bile de souris. Mais tout cela ne l'agaçait pas, c'était ses épreuves à elles pour devenir un jour apprentie-guérisseuse. La plus douée de toute la forêt !

Ça ne devait pas être dur peut-être. De la persévérance et du temps, c'est tout. Le temps, il lui restait encore de nombreuses lunes avant que Menthe Poivrée lui remette, si elle en méritait, son nom de guérisseuse. Mais pour l'instant, elle était encore bien en ''nuage''. Elle adorait apprendre, qu'est-ce qu'avait apprendre d'ennuyant ? Elle ne regrettait pas même de ne pas pouvoir défendre son clan contre ceux ennemis. Elle le défendait sa manière, en chassant les méchantes maladies. Elle n'avait pas encore sauvé vraiment des vies, mais elle avait soigné de bien vilains rhumes.

En fait, elle soignait plus les maladies que les blessures. Les seules blessures que les chats recevaient étaient des épines dans le coussinet. Quand il n'y avait pas de guerre, il y avait pas de blessures non plus. C'était peut-être sur cette partie où elle avait quelques lacunes. Soigner un membre cassé ou un muscle froissé, elle ne l'avait jamais fait. Mais elle ne s’inquiétait pas vraiment : on n'était pas en période de guerre alors, pourquoi jouer la chouette anxieuse ? Nuage des Tropiques essayait toujours de ne pas penser négativement. En tout cas, maintenant, elle pouvait presque assister Menthe Poivrée à plein temps.

Mais il restait encore un truc qu'elle n'avait jamais vu. Deux trucs en fait. La mort et la vie. Deux trucs tout bête, mais qui étaient méga-important pour elle. La mort, bah Nuage des Tropiques en avait peur. Pas de mourir elle, juste de voir mourir quelqu'un sans pouvoir le sauver. Ça avait bien beau être le cycle de la vie, voir quelqu'un mourir effrayait l'apprentie-guérisseuse. Pour la vie, la jeune chatte aimerait beaucoup assister à une naissance de chatons, en temps qu'apprentie-guérisseuse. Cela devait être merveilleux d'aider la vie à se développer, donner une vie au chaton meurtri.

Elle reporta son regard d'or sur le jeune chaton. Enfin, pas vraiment si jeune. Il aurait bientôt un mentor qui l'aiderait dans sa vie d'apprenti, à ne plus faire de bêtises comme aller près de la rivière glacée, et lui apprendre à grandir considérablement en lui. En le regardant quelques secondes, elle eut presque l'impression d'avoir un apprenti. Mais il était bien trop tôt pour elle qui en était encore une, et de plus, Petit Chêne ne pourrait pas devenir un apprenti-guérisseur tant que Menthe Poivrée serait là. De toute façon, elle était prête à parier qu'il voulait devenir guerrier. Il n'avait pas vraiment le choix en fait.

« Non, je préfère ranger avec toi ! »

Ah ? Il voulait donc ranger avec elle ? C'était plutôt inhabituel. Même à elle, ranger les plantes chaque jour devenait un peu lassant. Mais elle n'allait surtout pas se plaindre d'une main d'aide. Cela l'aiderait à ranger plus facilement, car, elle aussi, mettrait la main à la pâte. Elle le regarda en souriant. Il était vraiment très gentil. Si seulement tout le monde pouvait être comme lui … La vie serait beaucoup plus agréable à vivre. Si tout le monde pouvait être aussi serviable. Enfin, tout le monde l'était avec Menthe Poivrée.

Elle, elle était sûrement trop petite pour mériter le respect de tout le clan. Mais quand on voyait la ''popularité'' de Menthe Poivrée … La novice aux yeux ambrés en était presque jalouse. Elle aimerait bien être écouté par tout le monde. Peut-être dans un futur lointain, non ? Après tout, quand elle serait guérisseuse et tout ça, elle était sensée être sage, non ? En tout cas, elle avait encore des nombreuses plantes à apprendre, des remèdes à savoir, … et des plantes à ranger avec Petit Chêne, maintenant, et pas plus tard. Elle miaula au chaton :

« Donc tu vois, là-bas, il y a des feuilles de bourrache et des baies de Guenièvre. Les baies sont les petites boules. On doit donc séparer en deux tas les boules et les feuilles. »