Nuage des Tropiques se leva et miaula en souriant avec ravissement. Menthe Poivrée lui avait dit hier une chose qui la mettait au sommet d'une bonne humeur. « Nuage des Tropiques, cela fait plusieurs lunes que tu as commencé ton entraînement. Demain, tu tiendras la tanière toute la journée pendant que j'en profiterai pour ramasser des remèdes pendant qu'il est encore temps. Si il y a personne, vérifie que tout va bien à la pouponnière et chez les anciens, puis trie les remèdes. Si il y a quelqu'un, tu sais ce que tu as à faire. » Elle allait pouvoir guérir toute seule. Elle était très contente, son entraînement portait enfin ses fruits. Elle commença à marcher dans la tanière en humant le vide présent. Menthe Poivrée était déjà partie pour les dernières récoltes de la saison, car bientôt, les récoltes seront anéanties. Elle se dirigea dehors pour aller voir, comme lui avait conseillé son mentor, voir la pouponnière juste après d'avoir cherché un petit morceau . Les reines lui assurèrent que tout allait pour le mieux, sauf pour un chaton à qui elle donna un peu de miel pour le réchauffer et un peu de bourrache pour une reine en surcharge avec ses chatons trop nombreux, ensuite elle alla voir les anciens. Après avoir utilisé de la mousse et de la bile de souris, elle enleva les tiques de deux anciens et retourna à la tanière.

La journée paraissait assez prometteuse malgré un vent assez frais. Nuage des Tropiques aurait bien voulu passer du temps dehors mais si un malade avait besoin d'elle … C'était le jour où elle pouvait faire « sa » guérisseuse, et elle n'allait pas le gâcher. Car dès demain, elle serait à nouveau sous la garde de Menthe Poivrée. Personne ne devait la gâcher, personne. Alors elle retourna dans la tanière de Menthe Poivrée et se tourna vers les herbes en vrac derrière elle et commença à en trier quelques unes. Elle se rendait compte que le froid rendait plusieurs feuilles inutilisables. Elle espérait que la saison allait bien se dérouler malgré tout. Elle avait hatte qu'un patient arrive, pour mettre en pratique son savoir aquis au fil de nombreuses lunes.

Elle entendit un bruit de pas derrière elle ! Enfin un patient ! Toute souriante, elle se tourna et entendit une voix :

- Menthe Poivrée, tu es là ?

Oh non. Cette voix, elle la reconnaîtrait entre mille. Pas Nuage de Serpent ! Elle soupira. Cet apprenti était le frère de sa meilleure amie. Et pourtant, elle n'arrivait pas à le supporter. Toujours à bien vouloir se faire voir de Menthe Poivrée ! Toujours dans ses pattes ! Et lui pensait qu'elle lui volait sa sœur. Elle avait le droit d'être amie avec elle, non ? Quelle cervelle de souris ! Elle s'approcha néanmoins vers lui. Il était là, devant l'entrée, attendant sûrement « sa deuxième maman ». Il voulait quoi ? Faire croire à Menthe Poivrée encre une invention stupide ? Quand elle fut assez près de lui, elle ne put s'empêcher de l'attaquer :

« Qu'est-ce que tu fais là, toi ? Tu voulais apporter une proie à Menthe Poivrée pour te faire bien voir ? C'est dommage pour toi, elle n'est pas là. C'est moi qui assure la tanière pour la journée. »

Il fallait qu'elle passe une minute en compagnie de Nuage de Serpent pour qu'elle se sente de mauvaise humeur. Par le clan des Étoiles ! Sa journée s'était si bien passée ! Ou plutôt commencée. Pourquoi, lui, il était là ? Faire le toutou à Menthe Poivrée comme d'habitude ? Mais Nuage des Tropiques était tout de même contente que ce ne soit pas son mentor qui soit à sa place, et elle, allant chercher des remèdes. Elle n'arrivait pas à supporter l'idée que Nuage de Serpent soit avec Menthe Poivrée si elle n'était pas là. C'était son mentor à elle. Pas le sien. Il avait cas devenir apprenti-guérisseur, sauf que c'était elle qui succéderait à Menthe Poivrée. Un point c'est tout. C'était elle la plus proche, c'était elle qui était toujours avec elle. Alors pourquoi Nuage de Serpent venait-il dans leurs pattes ? Il avait qu'à resté avec son père et sa mère. Cela lui ferait des vacances. Menthe Poivrée était son mentor, elle était à elle. Après sa parole, elle inspecta minutieusement l'apprenti. Il n'avait pas de gibier qu'il aurait pu apporter à la guérisseuse, de tout façon, elle l'aurait chapardé avant. Il avait juste l'air énervé. Tant mieux. Maintenant, elle avait juste à dire de partir et elle aurait peut-être une chance de refaire de cette journée une bonne journée. Nuage de Serpent lui répondit :

"Eh oh, ça va ! Je me suis fait mal à la patte figures-toi. Mais vu comment tu réagis, je vais partir et mourir dans un coin ! Franchement, si tu deviens guérisseuse, je me jette dans les Chutes ! Et puis, je vais le dire à Menthe Poivrée que tu ne traites pas bien les clients. Nah !"

Au début, Nuage des Tropiques faillit éclater de rire. Depuis quand pouvait-on mourir d'une blessure à la patte ? Peut-être lors de quelques infections mais en regardant les pattes de cet arrogant qui pensait être le meilleur, elle ne vit ni blessure , ni sang, ni patte gonflée. Cela devait être un petit bobo et Nuage de Serpent voulait sûrement se réfugier dans les pattes de Menthe Poivrée. A moins que tout cela soit du baratin et que ce n'était juste que pour voir Menthe Poivrée. Dans tous les cas, ça ne plaisait pas à Nuage des Tropiques. Lorsqu'il arriva sur le point en nommant les Chutes, Nuage des Tropiques grogna. Il avait cas se jeter dans les Chutes, comme ça, elle ne le verrait plus. Et là, elle serait bien contente. Lorsqu'elle écouta la fin, elle foudroya du regard l'apprenti. Du chantage ! N'importe quoi ! On voyait bien que c'était qu'une cervelle de souris. Elle faillit lui crier «balance !» mais se retint. En matière de réparties, ils en avaient assez tous les deux pour durer toute la journée. Nuage des Tropiques se retint de se jeter sur lui et lança :

« De toute façon, bientôt, à chaque fois que tu auras un problème, tu me verras ici. Que tu le veuille ou non, je serais la prochaine guérisseuse. »

Bientôt. Ce serait quand ? Elle avait hatte de recevoir son nom de guérisseuse. Mais elle ne connaissait pas encore tout. Il fallait qu'elle voie comment se soigne le mal-vert déjà. Et puis plein de choses encore. Mais elle deviendrait la meilleure guérisseuse de la forêt, et si possible, sans avoir cette cervelle de rat en tant que chef. La vie serait franchement insupportable avec lui. Comment Nuage des Lucioles pouvait avoir un frère pareil qui faiait du lèche-botte à Menthe Poivrée ! Elle ajouta sur le même ton :

« Malheureusement, je dois accepter tous les «clients» sinon Menthe Poivrée ne sera pas contente. Mais je te préviens, si tu veux de la tendresse, tu revas à la pouponnière. Entre. Bon qu'est-ce qui t'es arrivé ? T'as combattu un chat du clan de l'Ombre, c'est ça ? »

En prononçant la dernière phrase, elle leva les yeux au ciel. En amour comme à la guerre. Ce n'était pas parce qu'elle allait le guérir qu'elle allait devenir gentille avec lui. Tant qu'il restera collé à Menthe Poivrée, elle sera comme ça. Voilà. Tant qu'elle pouvait être railleuse, elle le serait.

Nuage des Tropiques ne voyait pas pourquoi elle serait gentille avec l'apprenti. Comment être ami avec un chat arrogant qui ne pensait qu'à lui, et qui se voyait déjà à la tête du clan ! Bonjour la modestie. Toujours à faire n'importe quoi, se vanter, … Elle se dirigea vers le fond de la tanière. Est-ce qu'il était content de passer quelques minutes là où habite Menthe Poivrée ? Elle, au moins, elle y habitait tous les jours. C'était elle qui passait le plus de temps avec Menthe Poivrée, que ce soit en discussion ou en entraînement. Menthe Poivrée lui avait appris tellement de choses … Elle lui devait toutes ses connaissances. Et puis, guérir était tellement amusant ! Elle adorait manier les plantes, guérir les plaies et infections. Sauf quand le seul client de la journée s'appelait Nuage de Serpent. C'était plus agréable de soigner quelqu'un qu'on aime bien, ça donne bien plus de motivation. Et si c'était pour entendre un récit de combat qu'aurait gagné Nuage de Serpent, non merci ! Comment ses sœurs pouvaient-elles le supporter ? Peut-être parce qu'il étaient de la même famille ? Bien que Nuage des Tropiques trouvait ça pathétique de détester un chat de son clan – et que celui-ci lui rendait bien aussi – elle ne pouvait pas s'empêcher de le mépriser. Comment pourrait-elle être amie avec lui ? Il ne fallait pas demander l'impossible ! Si il voulait qu'il soit tranquille, fallait s'écarter de Menthe Poivrée. Et de Nuage des Lucioles si possible. Les deux étaient tellement amies que rien ne pourraient les séparer. Même pas lui.

Elle continua de marcher dans la tanière de son mentor. Il y avait toujours une litière à disposition pour les clients ? Patients ? Malades ? Invités ? Elle écouta rapidement Nuage de Serpent pour pouvoir faire un petit bilan de la situation comme le lui avait appris Menthe Poivrée.

"Non, mais j'en serais capable. En fait, je chassai et puis je me suis planté une épine dans la patte gauche. Je sais que ce n'est pas grave mais je ne voulais pas me la retirer tout seul"

C'est ça. Il ne serait même pas capable de battre un chaton ! Mais elle préféra ne rien rajouter pour ne pas éterniser leur conversation qui était plutôt une dispute. Donc il avait une épine dans la patte. C'était pas grand chose mais ça faisait mal. Bien fait pour lui. Il fallait être moins arrogant et égocentrique. Il méritait de la garder toute la journée ! Mais si elle l'aidait, elle se ferait bien voir de Menthe Poivrée et ça serait bien. Même si Nuage de Serpent était capable de balancer pleins de trucs méchants à propos d'elle. Mais bon, elle n'avait pas vraiment le choix. Elle lui montra la litière de mousse et déclara :

« Installe-toi dedans. Essaie déjà de voir si tu peux l'enlever tout seul, sinon, j'interviendrai. Je vais chercher des désinfectants. »

Elle alla vers les piles de remède et chercha rapidement une plante qui servirai de désinfectants.

Nuage des Tropiques regarda la pile de remèdes. Si quelques plantes étaient rangées par type, tailles, et autres statuts, il y avait aussi également plusieurs choses tout en vrac. Avec un soupir, elle essaya de repérer les plantes qu'elle avait besoin pour soigner Nuage de Serpent, ou plutôt pour lui enlever une toute petite épine de rien du tout comparé au mal-vert. N'empêche que ça pouvait faire assez mal et s'infecter. Et le clan n'avait pas besoin qu'un apprenti ne puisse pas chasser pour nourrir le clan en cette saison des Neiges. Alors, elle devait faire le plus efficacement possible parce que elle, elle ne participait pas forcément à la tache de remplir le tas de gibier. Mais au moins, elle pouvait guérir les chats des petits bobos simples, mais parfois gênants. Le temps que Nuage de Serpent puisse essayer d'enlever son épine tout seul, elle décida se ranger les remèdes les plus dangereux avant qu'un chaton intrépide eusse l'idée d'en manger un peu. Nuage des Tropiques prenait ce rang très à cœur lorsqu'il s'agissait des plantes et de la guérison. Après avoir mis les baies de gui dans un endroit inaccessible pour une petite boule de poil, elle passa en revue la pile de remèdes.

Il lui fallait déjà des toiles d’araignées au cas où. Ou plutôt une. Heureusement, ce remède plutôt large et collant était rangé – ou presque même plié – sur le côté, pour qu'aucun autre remède s'y accroche. Ensuite, elle chercha des millefeuilles dans l'endroit où tout était en bazar, ce qui ne l'aidait pas beaucoup. Après plusieurs dizaines de secondes, elle comprit que Menthe Poivrée les avait sûrement déjà transformé en onguent et elle leva le regard sur une pierre plate, elle en repéra et les prit. Le graines de pavot étaient en vrac par tere, elle en poussa une et commença à revenir vers son ''patient''. Elle avait ''collé'' tous les remèdes dans la toile d’araignée qu'elle pu ensuite porter en mettant le bout à ses crocs. Lorsqu'elle arriva, elle vit Nuage de Serpent et aucune épine à côté de lui. Elle en déduisit qu'il n'avait pas encore réussit à l'enlever. Justement, l'apprenti-guerrier lança en se plaignant :

- Je n'arrive pas à l'enlever de moi-même. C'est à toi de le faire. Mais ne me fais pas trop mal, hein ? Je ne te le pardonnerai jamais si tu me paralyse et si je ne peux plus devenir guerrier puis chef.

Il ne savait donc rien faire ? Elle soupira de découragement. Il fallait toujours qu'il ressorte son truc de ''je vais devenir chef''. Heureusement, si cela devait arriver, cela se produirait dans une éternité. Il fallait déjà qu'il devienne guerrier, ensuite, il devait au moins avoir un apprenti avant de devenir lieutenant comme le disait le code du guerrier. Et il devait ensuite attendre que le chef actuel ait écoulé ses nombreuses vies. Oh oui, elle avait très largement le temps. Elle avait moins d'ambition elle ! Et plus raisonnable aussi, ni arrogante. Elle voulait simplement devenir guérisseuse et aider son clan, mais pas l'aider, lui. Si il pouvait être paralyser comme il le disait, elle serait vraiment contente, il arrêterait de jouer son numéro stupide ! On ne se fait pas paralyser avec une petite épine. C'était toujours comme ça avec les apprentis ou les guerriers, toujours capable de combattre les autres clans, mais jamais capable de rester dur face à un petit bobo. Franchement !

Elle déposa les remèdes au sol et repensa pour une énième fois pourquoi elle devait soigner l'apprenti. Elle était obligée et celui-ci ne lui accorderait sûrement pas de merci. Super ! Elle repensa à ce qu'elle devait faire mentalement. Arracher l'épine, si il y avait un saignement, appliquer les toiles d’araignées puis mettre le mille feuille. Elle espérait que l'apprenti arrêterait de se plaindre. Il était tranquille, dans une litière de mousse, et c'était elle qui devait le soigner. C'était elle qui devait travailler, pas lui. Elle répondit :

« Si ça te fait mal, tu pourras toujours te plaindre à Menthe Poivrée. »

''Comme un chaton''. Elle regarda l'épine qui était dans la patte de Nuage de Serpent qu'elle devait enlever. Cela lui ferrait une raison de plus de la respecter et Menthe Poivrée serait contente. Finalement, ça avait quelques bons avantages ! Elle avança son museau doucement, et un quelque seconde, saisit l'épine avec ses crocs et tira en arrière. Elle recracha l'épine par terre et vit que, à son origine, il y avait quelques perles rouges, un peu de sang. Sur la patte de Nuage de Serpent, cela devait un peu saigner mais juste un peu. C'était tout à fait normal et avant que l'apprenti se plaigne, elle plaqua la toile d’araignée sur la patte et attendit un peu. Après une petite minute, elle enleva la toile, rougie par quelques endroits. Ses yeux ambrés inspectèrent la patte et vit que plus une goutte de sang coulait. Elle jeta la toile d’araignée usagée à côté de l'épine et elle sorti l'onguent de millefeuille de la grande feuille où il avait été posé et l'appliqua sur la patte de Nuage de Serpent. Elle lui lança froidement :

« Maintenant, tu ne bouges plus si tu veux pouvoir rechasser un jour. Je vais chercher de la mousse et un peu d'eau pour tout enlever après. »

Nuage des Tropiques adorait être apprentie-guérisseuse. C'était un rêve devenu réalité lors de ses 6 lunes. La novice avait voulu devenir un jour guérisseuse vers ses quatre-cinq lunes. Depuis, elle n'avait pas cessé de traîner dans les pattes de Menthe Poivrée pour l'aider à amener des remèdes aux chats ou de la mousse pour les litières. D'ailleurs, contrairement à beaucoup de chats, enlever la mousse ne la gênait pas. Le jour de son baptême, la chatte noire avait été sur un petit nuage, au comble de la joie. Nuage des Tropiques, cela faisait quatre-cinq lunes qu'elle se nommait ainsi et le resterait encore longtemps. Plus longtemps que ses amis comme Nuage des Lucioles. Mais cela ne la gênait pas du tout. Elle évoluait à son rythme, dans le grand domaine de la guérison.

Elle n'avait jamais aimé se battre. Chasser, encore ça allait, mais se battre … Non, c'était bien pour les assoiffés de sang comme Nuage de Serpent. Il était tout le contraire de elle, mais vraiment tout. Elle ne comprenait pas comment il pouvait avoir des tels cervelles de souris dans le clan. Il méritait d'aller dans le clan de l'Ombre, elle n'en serait bien plus que ravie. Nuage des Lucioles était bien plus sympa. Gentille, toujours prête à aider, courageuse, modeste … Elle pouvait faire une tonne de qualités de sa meilleure amie ! Mais pour ce qui était de Nuage de Serpent, c'était un peu différent. Nuage des Tropiques était bien contente de dormir dans la tanière de Menthe Poivrée – pour le voir beaucoup moins souvent.

Ses pas résonnaient encore dans les parois rocheuses de la tanière. Celle-ci, comme d'habitude, embaumait de multiples plantes, que Nuage des Tropiques connaissait presque toutes par cœur. Il restait peut-être encore cette feuille verte, un parfum attirant, aux bord ciselés dont la forme ne lui disait rien. Elle savait également qu'il y avait des multiples autres remèdes dans les autres territoires et Nuage des Tropiques mourrait d'envie d'y aller en touriste. Aller voir les territoires, juste pacifiquement. Pourtant, c'était bel et bien interdit. Peut-être qu'un jour, elle aurait l'occasion d'en découvrir plus ? Au delà de la pierre de Lune, il y avait le reste du monde … Un bruit fit sortir Nuage des Tropiques de toutes ses belles et jolies rêveries :

«  Bon, tu pourrais te dépêcher un peu ? J'en ai marre d'attendre. Tout ça pour prendre de la mousse ! Si tu ne viens pas tout de suite, je pars de la tanière ! »

''Calme … calme …'' La novice se retint à peine de se jeter sur Nuage de Serpent. Pourtant, il méritait vraiment ! Il ne s'était passé qu'une petite minute, voir moins. D'un mouvement rageur, elle jeta un graine de pavot devant elle en la projetant dans la paroi d'en face. Ignorant complètement la remarque du novice, la chatte noire alla chercher de la mousse puis alla la tremper dans une des nombreuses flaques de la tanière. Oh, pourquoi elle l'avait fait entrer ? Il n'aurait pas pu rester dehors avec son épine ? Elle revint vers l'apprenti et elle le foudroya du regard. Elle miaula :

« J'aurais préféré que ta patte s'infecte. »

Elle appliqua la mousse sur la patte, enleva peu à peu l'onguent qu'elle avait appliqué sous peu. La chatte aux yeux ambrés grommelait à moitié dans sa tête, traitant nuage de Serpent de tous les noms. Quel imbécile ! Impatient. Et de plus, elle avait gaspillé des remèdes pour le soigner, en cette saison, et aucun merci. Si ça continuait ainsi, elle ne le soignerait plus ! Dans n'importe quel cas ! Il méritait d'avoir mal à la patte toute sa vie. Lorsqu'elle finit de laver la patte, celle-ci semblait comme neuve. Elle jeta la boule de mousse derrière elle. Si elle s'écoutait, elle lui demanderait de lui amener une souris en compensation. Elle lança :

« Voilà. C'est fini. Évite d'appuyer trop dessus avant demain. »