Une fine couche de neige recouvrait le camp tandis ce que je regardais les plus jeunes chatons s'amuser dans les congères. Je devais résister à la tentation, je serais bientôt apprentie-espionne ! Je gonflai mon poil pour me donner plus d'importance et pour me réchauffer, et j'avançais rapidement dans la clairière, suivie de ronronnement amusés. Je les balayai d'un coup de queue rageur. Qu'ils aillent se faire voir, d'abord ! Je m'assis sous la haie de ronce puis, en fait, me levai et traversai prudemment la surface gelée qui permettait de sortir du camp sans être vu.

Arrivée sur la terre ferme, je courus le plus vite possible que mes pattes le pouvaient. Je ne savais pas où j'allais. Soudainement, je sentis une odeur étrange, bizarre, horrible. Je dressai la truffe en me demandant si j'étais en territoire ennemi. Non, impossible, je n'avais pas fait tant de chemin ! Je m'aplatis au sol, la queue au ras des feuilles comme m'avais montré Nuage de Trèfle, les pattes souples, le regard fixe. Je me dirigeai vers la source de bruit avant d'apercevoir une guerrière. Ennemie, à son odeur. Je la contournais pour la prendre par surprise et lui bondis sur la queue pour lui mordre de toutes mes forces. Puis, je feulais d'une petite voix :

« Tu es sur le territoire du Clan de la Rivière ! Tu vas partir d'ici au plus vite ! »

Je lâchai enfin sa queue puis lui bondis sur l'échine et lui tailladait cet endroit délicat. Je savais que j'avais très peu de chances de l'emporter, mais je défendrais mon territoire coûte que coûte !